ECRITS
Les chants gnostiques de l'Afrique du nord

par le Prof. Ephraim Weinherz,
Directeur du Harvard Commission on the Wadi al-'Irfan Texts

Dans les quelques semaines qui suivirent la découverte des ruines de Wadi al-'Irfan dans le Sud Marocain en janvier 2000, il devint clair que les textes mis à jour étaient d'une importance cruciale. La juxtaposition d'écrits arabes, juifs, araméens, latins et grecs fut pour le moins extrêmement surprenante, surtout dans un monastère derviche si reculé. (Il va sans dire que la notion de "monastère" musulman est incongrue, mais elle sert à évoquer le caractère singulier de ce lieu.)

Peu de temps après l'achèvement des fouilles du Prof. Hafiz Abdul-Wajid et de son équipe, de nombreux spécialistes du monde entier étudièrent les facsimilés de ces manuscrits et annoncèrent que sans aucun doute possible le matériel de Wadi al-'Irfan avaient des conséquences aussi bouleversantes que les rouleaux de la Mer Morte ou que les textes de Nag Hammadi. Mais je suis heureux de pouvoir dire que cette récente découverte n'a pas subi le destin malheureux de ses deux prédécesseurs, à savoir des années et même des décennies de mise au secret par des politiciens religieux et des spécialistes jaloux de leur territoire. Mon estimé collègue, le Prof. Abdul-Wajid, doit être félicité pour avoir si rapidement rendu disponibles les facsimilés de tout le matériel de Wadi al-'Irfan. Ceci est la preuve non seulement du professionnalisme extraordinaire de son équipe archéologique, mais aussi de son propre courage. Comme dans le cas des découvertes de la Mer Morte et de Nag Hammadi, certains pouvoirs influents auraient préféré que ce matériel ne soit dévoilé qu'à une minuscule élite d'universitaires pour une période indéterminée ã mais le Dr. Abdul-Wajid a montré une grande ténacité dans son refus à s'incliner devant de telles forces. En l'espace de quelques mois des traductions et des commentaires, à commencer par les ntres à Oxford, ont été rendus publiques, et peuvent être consultés sur plusieurs sites Internet.

Nous savons maintenant que cette communauté abritait au moins 300 personnes en un site qui alors était une grande oasis verdoyante propre à l'agriculture, avant que des changements climatiques ne la réduisent à un désert de sable informe. Qui étaient les lecteurs de cette bibliothèque isolée, de ce trésor singulier d'écritures, d'hymnes et de poèmes composés dans tous les langages liturgiques d'Europe et du Moyen-Orient ? Avant de tenter de répondre à cette question difficile, voyons tout d'abord la nature générale de ces textes et leur datation.

La plupart sont des paroles de chants accompagnés de notation musicale. Tous sont issus de divers écrits canoniques et non-canoniques appartenant aux traditions juives, chrétiennes, ou islamiques. Les manuscrits les plus anciens ã un rouleau en hébreu et des fragments araméens ã datent du premier siècle C.E. Une origine très ancienne donc, surtout si nous considérons que le rouleau en hébreu serait une copie de version plus ancienne, remontant peut-être même à certaines époques de l'Ancien Testament. Un nombre restreint de manuscrits, des chants en latin et en grec, datent du VIIIe siècle, ce qui en fait les originaux de ce type les plus anciens jamais découverts. La majorité des textes restants (quatorze codices et trente-sept fragments et lettres au total) est plus récente ã ne remontant pas au-delà du Xe ou du XIe siècle, avec un petit groupe tardif, pour la plupart de la correspondance.

Il est peu probable que l'installation du site soit antérieure au Xe siècle, et toutes les évidences portent à croire que le monastère de Wadi al-'Irfan fut construit sous la dynastie des Ommayad de l'ouest. Plusieurs lettres de la correspondance en arabe font référence à la cour du Calife Abd er-Rahman de Cordoue, ce qui démontre cette intégration dans la civilisation andalouse du Maghreb et de l'Espagne.même sans cette preuve, l'esprit multiculturel, polyglotte, et oecuménique des textes suggérerait un tel lien. Car o pourrait-on trouver dans l'ancien monde un degré aussi élevé de confluence des trois courants religieux abrahamiques, dans une atmosphère de tolérance et d'échanges mutuels? L'hypothèse de Cordoue comme origine culturelle de cette communauté du désert s'impose d'elle-mme, du moins pour le moment. Nous pouvons dès lors déduire qui étaient les habitants de ce monastère, d'après ce que nous en disent les ruines et les textes qu'il nous reste.

Il s'agissait manifestement d'une communauté composée de nombreux groupes ethniques différents, et leurs croyances religieuses reflétaient un entrelacement des trois grandes religions : Judaïsme, Christianisme et Islam. Comme nous l'avons dit précédemment, ceci évoque l'atmosphère de tolérance religieuse qui a prévalu à Cordoue. Mais contrairement aux usages d'Andalousie, o les trois religions restèrent totalement distinctes, elles fusionnèrent à Wadi al-'Irfan, pour aboutir à une seule et unique liturgie.

Tout aussi extraordinaire est la présence attestée de femmes dans la communauté. Bien que ce fait soit certain, de nombreuses controverses ont jailli entre spécialistes à propos de leur nombre aussi bien que de leur rle et de leur statut. Certains pensent que leur nombre était infime et que leur rôle se limitait à celui de servante et/ou femme des cheikhs; à l'opposé, certains indices semblent montrer une proportion de femmes importante, leur participation pleine et entière aux rituels, y compris comme officiantes, et leur cohabitation à égalité avec les hommes --- une situation absolument inenvisageable dans le contexte social de l'époque (mais pas plus outrancier que le contenu des textes eux-mêmes, comme le soulignent les défenseurs de cette thèse). En attendant un consensus plus grand des spécialistes, il serait prudent d'éviter les extrêmes, et nous noterons simplement que les femmes avaient un rôle inhabituel pour une communauté monastique.

Ce dont nous sommes certains, c'est que ses membres, pratiquant d'une religion pan-abrahamique, vivaient, étudiaient, priaient et chantaient ensemble en arabe, en hébreu, en latin, en grec, et même en araméen. En plus de ces langues liturgiques, nous trouvons de brefs passages écrits en langues vernaculaires très diverses, du dialecte espagnol au provençal, au gaélique, et même en berbère et d'autres langues africaines aussi éloignées que le yoruba, ce qui indique un commerce important avec les peuples sub-sahariens.

Ce caractère cosmopolite étonne pour un monastère si retiré, et l'on peut se demander s'il existait d'autres centres similaires. Il est difficile de comprendre comment un tel phénomène a pu apparaître en un tel lieu sans un soutien continu de la part de la civilisation urbaine d'Andalousie, probablement au travers des confréries de derviches errants. Certains documents prouvent que les habitants de Wadi al-'Irfan se considéraient officiellement comme de pieux musulmans. Faut-il prendre cela au premier degré, ou s'agit-il plus d'une adaptation au climat social du Maghreb? Pour autant que l'on puisse en juger, ils étaient manifestement sincères dans cette profession de foi,même s'ils se considéraient aussi comme des juifs et des chrétiens. Certes, ils appartenaient à une branche de l'Islam d'une oecuménisme sans parallèle, ni dans le temps, ni dans l'espace ã pour autant que l'on sache. Est-il possible que d'autres centres similaires aient pu exister ? On a trouvé sur le site une croix celtique du IXème siècle, marquée des premières paroles du Coran, qui est une réplique d'une croix célèbre de la même époque trouvée en Irlande. Les recherches futures permettront sans doute de connaître la nature de cette connexion entre les deux.

Sans entrer dans les questions théologiques, demandons-nous comment ces gens furent capables de créer une liturgie sensée basée sur d'aussi différents langages? D'après les 300 chants environ dont nous disposons, il semblerait que ce mélange fut non seulement permis, mais franchement favorisé. Plusieurs compositions commencent en arabe, passent au latin, pour retourner à l'arabe; d'autres font exactement le contraire. D'autres encore sont écrites dans un mélange d'hébreu et d'arabe; et quelques unes combinentmême les trois. Les chants en grec sont monolingues pour la plupart; et il y a bien sr de nombreux chants monolingues en arabe, latin, et hébreu.

A l'exception des partitions les plus anciennes, qui emploient une notation musicale jusque-là inconnue, la plupart des mélodies sont notées en neumes proches de ceux de St-Gall (avec apparition de notes dans les partitions plus tardives), l'un des systèmes Européens ayant servi à la notation des chants dits "grégoriens". Le Dr. Marie-Madeleine Masihi, musicologue-en-chef du comité d'Oxford, assure que les variantes "orientales" des neumes de Wadi al-'Irfan par rapport au chant européen ne sont en fait pas orientales. Elles indiquent que ces chants sont en fait plus proches de la source originelle du chant grégorien que celui-ci. Il est important de noter que même les chants arabes ainsi que de nombreux chants en hébreu, en araméen et en grec sont également écrits dans cette notation européenne. Ce fait est hautement significatif, car il indique que nous ne sommes pas en présence d'un simple mélange de traditions. Il y eut à Wadi al-'Irfan un effort concerté de coopération pour construire une nouvelle liturgie pan-abrahamique ã tout en conservant des éléments antiques, dont la plupart ont été négligés ou supprimés dans les traditions dominantes. L'utilisation de cette notation européenne reflète probablement sa flexibilité plutôt qu'une dominance culturelle. De plus la notion de musique "occidentale" ou "orientale" n'avait pas de sens à cette époque antérieure à la polyphonie et à l'harmonie verticale.


Contenu des chants et des hymnes Nous entrons ici dans un domaine très controversé : la présence de matériaux hétérodoxes, souvent insérés dans les écrits connus du Judaïsme et du Christianisme. Ces matériaux sont très fréquemment d'une nature que les juifs et les chrétiens de l'époque auraient qualifiés d'hérétiques. Les textes islamiques cependant sont généralement en accord avec le Coran et les Hadith. On pourrait interpréter cela comme un signe de prudence vis-à-vis des conditions politiques et religieuses du moment. Mais plus simplement, ceci reflèterait aussi le consensus scriptural relativement solide autour de la plus jeune religion abrahamique ã cela rappelle en effet la critique musulmane à l'égard des écritures juives et chrétiennes selon laquelle celles-ci ont été corrompues par les nombreuses éditions subies. Dans tous les cas, la nature des fragments "apocryphes" ne laissent aucun doute : nous avons à faire, non pas à une hérésie du Xe siècle, mais à une tradition qui descendrait directement du ferment gnostique de la Méditerranée orientale ayant existé peu avant et peu après l'époque de Jésus Christ.

Ceci est confirmé par un groupe de chants et d'hymnes écrits d'après l'original grec de l'Evangile de Thomas. Bien que fragmentaires, ils reposent sur une version beaucoup plus longue et plus complète que les fragments d'Oxyrhynche, et permettent une comparaison inestimable avec la traduction copte trouvée à Nag Hammadi. En dépit du fait que ces manuscrits grecs datent du VIIIe siècle, il n'y a aucun doute quant à leur authenticité. On pense à l'heure actuelle que la version grecque complète de l'Evangile de Thomas dont ils sont issus remonte à la première moitié du premier siècle, et il est permis d'espérer qu'elle sera découverte un jour.

Encore plus hétérodoxes, les exemplaires uniques en hébreu et en latin de la Shir ha-Shirim, ou Cantique des Cantiques, seront nécessairement l'objet d'études comparées hautement significatives. La version originale en hébreu est écrite sur un rouleau qui date du vivant de Jésus Christ. La traduction latine est beaucoup plus tardive, probablement du XIe siècle C.E. L'insertion de passages en langue yoruba dans ce chant paraît très étrange à première vue, mais en fait ces versets ont suscité un vif intérêt de la part des ethnologues, car ils y voient un lien quasiment certain avec la découverte très récente (printemps 1999) d'énormes pyramides de terre à Eredo dans la forêt équatoriale de Nigeria. http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/africa/607382.stm ou rechercher: Nigeria + pyramids) La légende associée à ce royaume disparu d'Ijebu, est que la Reine de Saba elle-même y est née. Son nom nigérien était Bilikisu Sungbo. Quoi qu'il en soit, cette version du chant de Salomon contient des insertions tirées du Livre des Rois, aboutissant à une interprétation hérétique de l'Ancien Testament. Pris en tant que tels, ces textes et commentaires seraient la survivance de rédactions perdues et pré-Deutéronomistes de la Bible. Certes, la ferveur avec laquelle Salomon est loué dans cet hymne pour sa générosité à permettre l'adoration dans le Temple des dieux étrangers de ses épouses, va à l'opposé de la Bible canonique. Mais cela n'implique pas nécessairement qu'il s'agisse d'un texte pré-Deutéronomiste authentique. En réalité, son opposition dirigée très précisément contre les doctrines canoniques suggérerait plutôt une origine gnostique plus tardive, conforme à l'esprit oecuménique de Wadi al-'Irfan. L'ancienneté impressionnante de la version en hébreu démontre au moins qu'une telle opposition a une longue filiation, bien que devenue clandestine par la force des choses, au point de presque disparaître.

En résumé, les hommes et les femmes de Wadi al-'Irfan formaient une solide communauté internationale de gnostiques, qui, malgré leur isolement géographique, faisaient partie d'un vaste réseau secret autour de la Méditerranée, incluant l'Europe du Nord et l'Afrique sub-saharienne. Leur connexion avec les ordres soufis est évidente. En fait, il se pourrait bien qu'ils représentent la survivance d'un élan gnostique originel qui par la suite serait devenu la voie soufie, ou tasawwuf, sous la protection de l'Islam. Loin d'tre un groupe d'illuminés isolés, fuyant l'orthodoxie, ce monastère apparat comme une communauté florissante de gens éduqués, qui furent capables de pratiquer leur religion hétérodoxe en paix pendant des siècles, et qui étaient suffisamment reconnus politiquement pour obtenir la protection des autorités islamiques indépendamment des changements de régime. Aucune trace n'a été trouvée de la présence d'une armée ou de systèmes de défense. Ils étaient apparemment révérés et protégés par les nomades locaux, y compris ceux qui menaient des guerres entre eux.

Comment se fait-il alors que les mystiques de Wadi al-'Irfan laissèrent si peu de trace dans l'histoire? Ce sujet demanderait une discussion plus longue que ne le permettent ces notes. Je laisserai désormais les artistes qui ont produit cet enregistrement répondre à leur faon. Pour cela ils ont fait des choix et pris des risques qu'un universitaire ne peut pas se permettre ã mais ce sont souvent ces aventuriers artistiques, qu'ils soient historiquement précis ou non, qui suggèrent de nouvelles directions de recherches.


Une note sur la conception de cet enregistrement
par Yusuf Abd-er-Ruh, concepteur musical du projet


Nous voulons tout d'abord remercier les professeurs Weinherz et Masihi pour leur ouverture d'esprit et leur détermination à rendre ces textes disponibles aux artistes aussi bien qu'aux spécialistes, et pour leur patience et leur aide dans le déchiffrage des notations musicales complexes et souvent obscures. Nous sommes également extrmement redevables au Dr. Abdul-Wajid de nous avoir permis de visiter le site de Wadi al-'Irfan, qui fut une surprise éblouissante.

Il va de soi que personne ne pourra réellement savoir comment interpréter une musique ancienne dont la transmission vivante de matre à disciple a été perdue. Ainsi nous avons d choisir entre une approche scientifique prudente, mais sèche, et une approche plus risquée o le musicien espère être guidé par une inspiration en communion avec cette civilisation perdue. Plutt que de tenter de reproduire le passé, nous avons cherché à devenir les véhicules contemporains de l'me et de l'esprit de ce passé.

En faisant ce choix, nous avons découvert de faon inespérée une source d'inspiration dans la région de Wadi al-'Irfan elle-même. Alors que nous étions invités dans un campement de Masmoudi, nous avons commencé à faire part de notre projet, très ouvertement à leurs chefs ainsi qu'aux autres tribus que nous rencontrions. Leur réaction nous a étonnés: ils proposèrent tous très sérieusement de nous aider à interpréter cette musique. Au premier abord, nous n'y avons pas prté attention, mais bientt nous avons changé de point de vue. Bien que n'ayant pas connaissance du contenu des textes ni d'aucune donnée concernant les anciens gnostiques, ils détiennent tout un corpus de légendes, de proverbes et de traditions musicales liés à Wadi al-'Irfan, qu'ils considèrent comme un lieu saint. A notre grande surprise, leurs chants (en particulier ceux qu'ils n'interprètent jamais devant les étrangers) recèlent des similitudes très nettes avec les chants sur lesquels nous travaillions déjà. De plus, leurs proverbes et leurs légendes contiennent des informations des plus intéressantes.


Qui l'aurait souponné ? Sous les yeuxmêmes de l'équipe d'experts internationaux fuyant Wadi al-'Irfan vivaient des gens (quelques uns travaillaientmême comme ouvriers sur le chantier) dont la tradition orale nous a fourni un élément inespéré du puzzle. Mais l'espace manque pour aller ici plus loin. De la part de tous ceux qui ont travaillé si intensément à cette recherche créative, je veux exprimer nos plus profonds remerciements aux nombreux clans des Masmoudis, pour leur aide et hospitalité sans limite. Quant à comprendre comment les gnostiques de Wadi al-'Irfan sont apparus et ont disparu apparemment sans laisser de trace au-delà de ce lieu, j'aimerais offrir, pour finir un proverbe Masmoudi: "Wadi al-'Irfan n'est pas une rivière asséchée. Elle est invisible et sa source est dans ton coeur."

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Note: Les lecteurs qui ont une connaissance de la science des religions et de l'archéologie biblique moderne auront déjà compris que le texte précédent est une fiction ... ceci étant admis, ajoutons que Wadi al-'Irfan n'est pas un lieu imaginaire, mais un lieu imaginale, comme dirait le grand philosophe islamologue, Henry Corbin. Même si Wadi al-'Irfan ne figure sur aucune carte moderne ou antique du monde sensible, il existe dans la géographie de notre âme, dans le coeur des vrais enfants d'Abraham.

Curieusement, une telle histoire porte en elle quelque chose de mystérieux et de très puissant. Honnêtement, bien que l'on me considère comme l'auteur de cette "music-fiction", je n'ai pas l'impression de l'avoir inventée - pas avec mon imagination ordinaire en tout cas. Non, ce mythe était déjà "dans l'air". Wadi al-'Irfan est l'expression d'une réalité imaginale - à ne pas confondre avec une simple réalité imaginaire. En d'autres termes, elle relève de notre âme collective, si l'on veut, et pas seulement du fantasme subjectif d'une personne. Cette impression fut maintes et maintes fois confirmée. Lorsque nous commencions à expliquer l'histoire de Wadi al-'Irfan à certains gens extérieurs au projet Credo, nous n'avions pas le temps de dire que c'était une fiction qu'ils nous interrompaient pour dire qu'ils avaient vaguement entendu parler de cette découverte. Un ami maghrébin gnawan qui a lu cette histoire nous a même déclaré savoir où se trouvait les ruines de Wadi al-'Irfan ! Ce genre de réaction est venue surtout des arabes, probablement à cause de leur souvenir ancestral de la civilisation Maghrébo-Andalouse et de la coexistence pacifique des trois religions abrahamiques qu'il y eut pendant ses meilleurs époques.

[© 2000, Joseph Rowe]